Dans une déclaration de ses structures décentralisées, faite hier à son siège de Vidolé à Cotonou, le parti " la Renaissance du Bénin (RB) " a renvoyé la balle à ses alliés de l'alliance " Union fait la Nation ", au sujet de sa supposée trahison dont les fruits sont la présence de deux de ses membres au sein du Gouvernement et du bureau de Parlement acquis à la mouvance au pouvoir. Le Secrétaire exécutif national adjoint de la RB, Christian Sossouhounto, n'a pas eu froid aux yeux pour taxer le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et le Parti social-démocrate (Psd) de négociations clandestines avec le pouvoir sur le dos de son parti. Il refuse en conséquence de recevoir des leçons d'opposition des autres alliés de l'alliance Union fait la Nation et demande que la main soit passée à la jeune génération.
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Chers militants et sympathisants de la Renaissance du Bénin,
Chers invités,
Mesdames, messieurs,
Nous voudrions remercier et féliciter chaleureusement les militants et militantes, les sympathisants et les sympathisantes, les électeurs et électrices, pour leur soutien au cours des dernières élections présidentielles et législatives et aussi et surtout, pour leur soutien à la nouvelle orientation politique prise par notre parti.
Mesdames, messieurs,
Après le marathon électoral qu'a connu le Bénin en cette année 2011, force est de constater, s'agissant de la présidentielle, que cette élection tenue dans une grande crispation politique et de fortes tensions sociales, a été contestée par une partie des acteurs politiques. De toute évidence, le pays est sorti diviser de cette consultation électorale.
En ce qui concerne les élections législatives, alors qu'à l'Union fait la Nation, nous nous attendions à une réaction des militants et sympathisants à travers un sursaut, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes : 30 députés pour l'Union fait la Nation, contre 41 pour les FCBE qui elles non plus, n'ont pas obtenu pour le Chef de l'Etat, la majorité qualifiée qu'il souhaitait. Un autre phénomène qui a tout de même retenu l'attention au cours des élections législatives, est le faible taux de participation, en deçà de 50%. On peut l'attribuer à une désaffection de plus en plus grande de nos populations pour les élections législatives en particulier, et la chose politique en général. Il faut reconnaître que leurs préoccupations ont pour noms, la satisfaction de leurs besoins vitaux, la sécurité et la paix.
Pour leur part, les autorités morales et religieuses du pays, à travers médiations et prières, n'ont eu de cesse d'appeler également à la fin des tensions socio politiques et au dialogue.
C'est dans ce contexte que le Chef de l'Etat, à l'occasion de son adresse du 13 mai 2011 à la nation, a prôné l'ouverture. Il a clairement affiché sa volonté de mener des réformes dans le dialogue et la compréhension mutuelle pour trouver des solutions à nos divergences socio politiques et à la misère de nos populations. En somme, une politique de la main tendue à travers laquelle, le Président de la République appelle chacun à honorer ses engagements vis-à-vis de la nation et à mettre les intérêts de la République au-dessus des intérêts partisans.
Mais savez-vous que juste après cette adresse, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, des composantes de l'Union fait la Nation négociaient activement et en sous-main, sans concertation préalable avec la conférence des Présidents, leur participation au pouvoir ?
Un député du PRD, connu pour sa verve et sa passion pour le football, a intensément négocié, en vain avec la majorité présidentielle, le poste de questeur.
Et que dire de l'éminent responsable, député et ancien ministre du PSD qui a obtenu, je dis bien qui a obtenu, le quitus du bureau politique de son parti pour négocier, hélas ! Lui aussi sans succès, une entrée au gouvernement ?
Si ces tractations clandestines dont la RB a souvent été victime avaient été concluantes, mettrait-on à l'index, le PRD et le PSD ? Ou les passerait-on devant le "tribunal de l'Union" pour faute contre l'honneur et la probité ?
Mesdames, messieurs,
Notre parti, en ce qui le concerne, et nous avec, avons choisi dans la transparence qui nous caractérise, et au vu et au su de tout le monde, d'accepter la main tendue du Chef de l'Etat ; cela s'est traduit par l'entrée, respectivement au bureau du parlement et au gouvernement, de ses députés Boniface YEHOUETOME et Blaise AHANHANZO GLELE, élus sur la liste de l'Union fait la Nation. Nous saluons cette main tendue du Chef de l'Etat ; et nous souhaitons non seulement qu'elle s'étende aux autres partis politiques de l'Union fait la Nation, mais aussi aux personnalités disposées à œuvrer pour le mieux-être des populations et à leur redonner confiance et espoir.
Mesdames, messieurs,
Au regard de ce qui précède, vous paraît-il juste qu'il soit fait à la RB, un procès d'intention si malveillant ? Alors que Maître Adrien HOUNGBEDJI, dans un communiqué du 31 mai 2011, déclarait " s'en être remis au premier responsable de l'Union fait la Nation pour agir au nom de l'alliance, dans le cadre de la politique de la main tendue annoncée par le Président YAYI Boni ", et cela à l'insu de la RB. Ce qui prouve bien que l'Union fait la Nation, a isolé la RB et a négocié avec le pouvoir. Alors, qui est le traitre ?
En tout cas, pas le Président Léhady Vinagnon SOGLO qui a réconcilié les présidents Adrien HOUNGBEDJI et Nicéphore SOGLO à l'occasion du 75ème anniversaire de naissance de celui-ci.
Par ailleurs, lorsque des responsables de la Renaissance du Bénin, non contents des agissements de certains leaders de l'Union fait la Nation, avaient décidé, quelques mois avant les dernières élections, de rejoindre la majorité présidentielle, c'était encore le Président Léhady Vinagnon SOGLO qui avait travaillé à les fidéliser aux idéaux de l'Union fait la Nation.
Et nous ne vous rappelons pas que le Président Léhady Vinagnon SOGLO s'est sacrifié au profit de Maître Adrien HOUNGBEDJI, en ne se portant pas candidat à l'élection présidentielle de 2011, malgré les multiples appels, les pressions et les supplications pour l'y contraindre.
Ce soutien franc, massif et loyal de la Renaissance du Bénin à la candidature de Maître Adrien HOUNGBEDJI, lui a permis pour la première fois, d'arriver très largement en tête dans les départements du Littoral et du Zou, fiefs de notre parti, lors de la dernière élection présidentielle. Et alors de quelle trahison parle-t-on ?
De la même façon, nous n'avons pas trahi l'Union fait la Nation car nous sommes allés aux élections législatives sous la bannière de ce regroupement politique.
Mesdames, messieurs,
Vous comprenez que les engagements pris par la Renaissance du Bénin et son Président ont été tenus et s'il vous plaît, bien tenus.
A la Renaissance du Bénin, le respect d'un engagement reste toujours notre règle et permettez-nous de dire que personne n'a de leçons d'opposition à donner à notre parti. C'est pour cela que nous, membres des diverses structures du parti la Renaissance du Bénin, réaffirmons notre soutien total à notre bureau politique, à son Président et à notre nouvelle orientation politique.
Quant à l'Union fait la Nation, nous devrions la faire reposer désormais sur la nouvelle génération à qui les aînés ont d'ailleurs promis de passer le témoin, comme il a été dit et répété par le Président de l'Union, au cours des campagnes électorales. Il y va de la survie de l'Union fait la Nation. Et c'est aussi cela, le sens de notre combat.
Nous vous remercions.
Cotonou, le 16 juin 2011