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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 10:07

Mort noyadeBizarre et très bizarre la situation qui s’est produite samedi 5 juillet dernier au cimetière municipal d’Adjagbo, dans la commune d’Abomey-Calavi. Des familles venues pour y enterrer leurs morts ont eu la désagréable surprise de ne pas disposer de tombe. Et pourtant… !.

On connaissait à la ville d’Abomey-Calavi son titre de champion incontesté des problèmes domaniaux. Mais pas suffisamment dans la nouvelle filière d'escroquerie des parents des défunts lors des cérémonies d’enterrement.Samedi 5 juillet dernier,  ce qui se faisait tout le temps dans l’ombre s’est révélé au grand jour.En effet, en fin de matinée, autorités politico-administratives, et pas des moindres, ainsi que parents et amis des enfants de  dame Pulchérie M. ont subi la plus grande humiliation de leur vie. Au cimetière d’Adjagbo où ils doivent enterrer la dépouille de leur parent, grande a été leur surprise de constater qu’il n’y a pas de tombe disponible. Alors qu’ils se lamentaient sur cette situation à tout le moins déplorable, puisqu’ils ont rempli toutes les formalités nécessaires, et ont pris de surcroît les dispositions idoines pour que tout se passe bien, ils ont été simplement abusés. D’ailleurs, ils se croyaient seules victimes lorsque deux autres cas se joignent au leur sur le terrain. Devant eux, la dépouille d’un jeune garçon, à peine la dizaine d'années et d’un autre monsieur n’ont pas trouvé de tombes pour les accueillir. Une situation qui a mis tout le monde en émoi et créé un branle-bas dans l’enceinte du cimetière. Le chef maçon chargé de réaliser les tombes dans le cimetière que les parents des défunts soupçonnent comme étant l’auteur de la situation a été longtemps tiraillé et bousculé dans tous les sens. Chaque famille voulait savoir ce qui s’est passé pour que les tombes déjà réalisées pour leur compte, ne soient plus disponibles ou que celles qu’il a promis de réaliser ne le soient plus.Dans ce remue-ménage généralisé, deux familles ont dû accepter le compromis que leurs parents soient enterrés à la va-vite dans une des tombes creusées au pied levé. Pis, un des corps a été enterré directement, pas dans une tombe  cimentée et crépie. 
Une solution intermédiaire
Quant à la dépouille de dame Pulchérie, ses enfants ont  refusé d’offrir une sépulture de chien à leur génitrice. Ainsi, sous la pluie battante, et devant le beau monde venu  les assister dans cette douleur, ils ont trouvé une solution intermédiaire qui est «d’accepter que la dépouille soit coulée». C’est-à-dire qu’une nouvelle tombe a été creusée  et «une fois le corps déposé dedans, on l’a coulé avec du béton. Cela a fait attendre tout le monde sous la pluie de 11h jusqu’au-delà de 17 h», confie l’un des fils de la défunte, Carlos Babatundé.Il rappelle, par ailleurs, que pour éviter cette situation, la famille avait pris toutes les dispositions. «Nous avons payé régulièrement les 100 000 francs à la mairie d’Abomey-Calavi, contre un reçu. Nous nous sommes rendus sur les lieux à deux reprises pour nous enquérir de l’évolution de l’érection de la tombe. Mais à chaque fois, on nous rassure. La veille, on nous rassure, mais on nous empêche d’aller voir de visu et identifier ce qui nous revient», se désole Carlos Babatundé.Au cimetière en début de matinée d’hier, le principal accusé mis à l'index, le chef maçon,  la cinquantaine, teint noir et corpulent reconnaît l’effectivité de la situation. Mais précise que «la famille aurait apporté au préalable le reçu à elle délivré par les services compétents de la mairie que le cas n’allait pas se produire».
La loi de l’omerta
Ce que démentent les intéressés qui soutiennent le contraire. «Nous sommes allés à plusieurs reprises sur le site. La première fois pour voir l’évolution des travaux et la seconde fois la veille pour nous assurer de la finition et de l’identification de ce qui nous revient», précise la famille de la regrettée Pulchérie Mensah.A la mairie d’Abomey-Calavi, le premier adjoint au maire Liamidi Houénou de Dravo qui faisait partie de la délégation  samedi dernier donc témoin des faits, n’a pas souhaité se prononcer. A la direction en charge de ce dossier à la mairie d'Abomey-Calavi, notamment la direction financière qui encaisse les fonds et délivre les reçus et  octroie les numéros des tombes, c’est la loi de l’omerta. «Ces journalistes-là fouinent trop leur nez dans toutes les affaires», chuchotent certains dans les couloirs. Ils reconnaissent, et le disent même à haute voix, qu’il faut «avoir le courage de reconnaître la responsabilité   de la mairie». Ils soutiennent qu’en réalité, c’est aux structures de la mairie qu’il revient d’envoyer par leurs soins, les souches et numéros des tombes déjà achetées aux agents du cimetière pour réaliser les tombes et non aux clients d’aller, à chaque fois, présenter un quelconque reçu aux ouvriers du cimetière».Voilà donc une situation inconfortable qu’il urge de clarifier pour éviter l’humiliation et le déshonneur aux disparus.
Pour la mémoire de nos morts
Rassembler parents et amis au cimetière pour rendre un dernier hommage mérité à un parent et subir pareille humiliation est inadmissible. Des témoignages confirment que la mairie d’Abomey-Calavi qui refuse aujourd’hui de se prononcer sur la situation du samedi dernier, serait coutumière des faits. Que lui coûte-t-elle de donner sa version des faits à la presse, si elle ne se reproche rien dans cette déplorable situation ? En tout cas, la démarche des professionnels des médias est de corriger le tir et bannir à jamais pareil comportement des habitudes des gestionnaires des cimetières. Il faut que cela cesse, rien que pour l’honneur et la mémoire de nos illustres parents disparus.

Sabin LOUMEDJINON / La Nation

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 09:53
Couple-noir-fait-l-amour.jpg81% des femmes qui trompent leur conjoint l’aiment toujours*. Super. Comme les hommes, nous tenons désormais un double discours pour nous accommoder avec notre conscience. Comme eux, si nous sommes volages, ce serait pour briser une routine ennuyeuse, par curiosité, pour tester notre pouvoir de séduction. Bref, pour rompre avec la monotonie. Qui nous tient malgré tout. La preuve : 74% avouent ne pas vouloir perdre le confort et la sécurité de leur foyer pour autant. Parmi les autres bonnes raisons de ne pas quitter leur compagnon de vie, 69% des femmes volages invoquent le fait de ne pas vouloir faire souffrir leurs enfants, 35% la peur de se retrouver seule et 28% craignent le jugement des autres. Amusant, de voir comment les mêmes arguments passent d’un sexe à l’autre – si on peut dire. Ce que l’étude ne dit pas, et que nous aurions aimé savoir, c’est si ces femmes déculpabilisées et décomplexées mènent une double vie, avec un amant régulier. Ou si elles se contentent, de passer de bons moments de temps en temps, histoire de redonner un peu de piquant à une relation conjugale en baisse de régime. Car ce n’est pas tout à fait la même chose. Mais peut-être que la prochaine étude de Gleeden (site spécialisé dans les rencontres extraconjugales, mieux vaut le préciser) nous le dira ?Au passage, chapeau à toutes ces femmes qui réussissent à trouver le temps, entre leur mari, leurs enfants, leur boulot et le reste de s’adonner à quelques galipettes!
Adjinakou
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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 10:14

Mort noyadeDans la soirée du mardi 6 mai 2014, les populations de Gbodjè, une localité du 4ème arrondissement de la ville capitale ont retrouvé le corps inanimé d’un jeune homme. Alertés, les éléments du commissariat central de la ville ont ordonné au service compétent l’enlèvement de la dépouille après les constats d’usage.

C’est autour de dix sept heures que la découverte macabre a été faite par les populations. Un jeune homme, la trentaine environ s’est écroulé sur la terrasse d’une boutique sise au quartier Gbodjè après avoir abandonné le sac en plastic qu’il portait en main. Quelques temps après, c’est le sang qui a commencé par couler de la bouche de ce jeune homme. Quelques minutes après l’hémorragie, le jeune a rendu l’âme. Surprises par cette scène horrible, les populations ont tôt fait d’alerter le propriétaire de la boutique, le sieur Adégbola. Devant le triste spectacle, ce propriétaire de boutique a, à son tour, informé les éléments de la Police Nationale en service au Commissariat Central de la ville. Aussitôt, une équipe dirigée par l’inspecteur de Police Lucien Hontonnou est allé faire les constats d’usage avant d’ordonner à la voirie d’enlever la dépouille. En attendant des clarifications sur les causes d’une telle mort, plusieurs citoyens venus sur les lieux ont déploré la fin tragique de ce jeune homme.

Rodrigue Tokpodounsi / Adjinakou
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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 11:37

L-Argent.jpgParler de son salaire à son conjoint ou à sa conjointe est plus ou moins un tabou dans la société béninoise. Pour des raisons diverses, les époux se refusent de dévoiler le montant de leurs salaires à leurs conjoints. Alors que pour d’autres, c’est plutôt une nécessité.

Térence, un quadragénaire, furieux contre les agissements de son épouse fulmine : « Depuis que j’ai informé ma femme que je gagne 225.000 Fcfa, j’ai commencé par connaître tous les problèmes de ce monde. Elle exige que je dépose 30.000 Fcfa pour la popote et 30.000 Fcfa comme argent de poche. A cause d’elle, je n’arrive plus à faire d’économies. C’est pour la dernière fois que je prends ce risque… ». A l’image de Térence, nombreux sont ceux qui cachent leur salaire à leurs conjointes. Le phénomène est de nature à se généraliser dans la société béninoise, surtout dans les grandes villes. Dans la plupart des couples, le silence sur ce sujet est la règle. Conjoints et conjointes se contentent de mettre la main à la poche sans que l’un ne demande à l’autre combien il perçoit mensuellement. L’essentiel, c’est d’effectuer les dépenses selon les besoins. Marqué par ce qu’il a vécu, Térence trouve que dévoiler son salaire à son partenaire est le début d’un calvaire. « L’argent pour la femme, c’est comme le sucre pour les fourmis. Quand la femme sait que son mari devient financièrement assis, elle cherche à en profiter au maximum », explique-t-il. Cette vision des choses est partagée par la plupart des hommes interrogés.
Sur 10 intervenants, 7 disent qu’il est préférable de ne jamais dévoiler son salaire à sa femme. Pour Igor Mensanvi, Professeur de français, il n’est pas question de dire son salaire à qui que ce soit. « Je n’ai rien à foutre du salaire de ma femme et je ne voudrais pas qu’elle, de son côté, fourre son nez dans mes affaires », dit-il. Il prend néanmoins l’engagement d’assumer sa responsabilité en tant que père de famille. « La nourriture, l’habillement des enfants, la scolarité, l’argent de poche de ma femme et des enfants sont à ma charge. Mais en aucun cas, je ne laisserai ma femme découvrir mon salaire », ajoute-t-il. Il a même pris ses précautions. « Ma chambre est à part, celle de ma femme aussi. Ainsi, tous mes documents sont dans ma chambre que je ferme toujours hermétiquement », insiste-t-il.
Pour Prospère Ndizeye, doctorant en Physique-Chimie, les gens ont des points de vue divergents sur la question. Chacun a une conception claire de ce qu’il veut de son mariage. « Il y a des gens qui prennent le mariage comme un acte passager. Lorsque vous vous mariez avec quelqu’un, vous vous engagez avec lui pour la vie. S’il y a des gens qui se marient pour le plaisir, ça se comprend qu’ils ne puissent pas dévoiler à leurs conjointes leurs salaires. A la longue, ils en arrivent au divorce », soutient-il. Le Prof. Dodji Amouzouvi, Sociologue trouve pour sa part que le problème est ailleurs. Pour lui, le problème est lié à l’environnement socioculturel dans lequel ces conjoints évoluent. A l’en croire, ce n’est pas l’homme et/ou la femme qui gère directement le foyer, mais c’est toute la famille. « Dès qu’on intègre l’avis du beau-père ou de la belle-mère, bonjour les dégâts. Dès qu’on intègre l’avis du beau-frère, du cousin, des tantes et des oncles, les problèmes se créent…. Or, en Afrique, dès qu’on a des problèmes conjugaux, la tendance est d’aller vers les gens extérieurs. Quand ils interviennent, ils montent l’un contre l’autre, et comme cela, les cachotteries entrent par la fenêtre. On cache tout, y compris le salaire à monsieur ou à madame. On a mis un tabou bête sur cette histoire-là », explique-t-il.

Silencieuses… mais curieuses !
Marthe, coiffeuse de profession, ne parvient pas à mener des discussions sur le salaire avec son époux, qui lui, travaille au ministère du développement. Mais pour connaître le salaire de son conjoint, elle a une manière assez simple : « A l’insu de mon époux, j’ouvre le tiroir où il dépose ses documents et je découvre quelques fiches de paie dont les dates de paiement ne sont pas forcément récentes. Ainsi, j’ai une idée approximative de combien il gagne… ». Cette pratique, beaucoup de femmes l’adoptent. Mais si le conjoint prend toutes les dispositions pour rendre vraiment secret son salaire, elles ont d’autres manies. Moulikathou Lawani, Professeur d’Allemand, pense qu’on peut procéder autrement : « Beaucoup de collègues à mon époux viennent souvent nous rendre visite. Et pour leur tirer les vers du nez, j’engage une discussion avec l’un d’eux qui se trouve au même grade que lui. C’est souvent des discussions liées au traitement des employés et la précarité de l’emploi au Bénin. Au fil des échanges, je parviens, par des questions subtiles à mes fins, même si les informations sont approximatives ». En effet, cette méthode n’est possible que lorsque l’époux est un fonctionnaire d’Etat. « On sait généralement qu’à un indice correspond son salaire », explique-t-elle. Dans le cas contraire, dit-elle, c’est difficile de le savoir.

Pile ou face !
Autant que les hommes, les femmes n’aiment pas dévoiler leur salaire à leurs conjoints. Quand bien même les hommes nourrissent la volonté d’aborder la question, c’est le refus catégorique du côté de la femme. « Je n’ai pas de problème à parler de mon salaire à ma femme. Mais c’est elle qui n’aime pas en parler avec moi. Et moi, ça me laisse de glace… », raconte Marius Magloire Hounsi, docteur en anthropologie culturelle à l’Université d’Abomey-Calavi. Dame Victoire va plus loin et trouve qu’en dévoilant son revenu journalier, hebdomadaire ou mensuel, l’époux pourrait diminuer sa contribution aux charges familiales. Dame Chancelle a, quant à elle, dévoilé son salaire à son époux, mais avec la peur au ventre. « Je n’ai rien caché à mon époux, mais on ne sait pas quand le fou viendra au marché. C’est le qui-vive constant ».

Le déséquilibre du foyer
Cacher son salaire à sa conjointe ou à son conjoint est a priori un acte de méfiance. Ceci n’est pas sans conséquence sur la vie du foyer. Au plan psychologique, il convient de distinguer un foyer dans lequel l’homme et la femme travaillent, celui dans lequel la femme est au chômage, et celui dans lequel l’homme est inactif. Pour le Prof Rogatien Sègla, Professeur à l’Université d’Abomey-Calavi, le premier cas amène la femme à devenir superstitieuse et fantasmatique. « Ainsi, cela les amène à faire les dépenses séparément », ajoute-t-il. A en croire Joël Kpénonhoun, étudiant en 3ème année de psychologie clinique, les deux derniers cas peuvent donner lieu à l’égoïsme, la frustration, l’insomnie, la dépression, le stress chez la femme ou chez l’homme. « La femme commence par exposer aux voisins ce qu’elle endure avec son époux. Cela n’avantage également pas les enfants. Dans un climat où le couple est méfiant l’un de l’autre, les enfants sont pris dans un engrenage et cela ne favorise pas leur plein épanouissement », déclare-t-il. Boris Sagbo, un autre collègue d’amphi, trouve quant à lui que la femme se sent esclave de l’homme dès qu’elle est confrontée à une telle situation dans le couple. « Cela l’amène à avoir très peu d’autonomie, très peu de liberté en matière d’action », indique-t-il.

La franchise, la chose la mieux partagée
Pendant que certains s’évertuent à jouer au cache-cache, d’autres optent pour la transparence. « Je connais le salaire de ma femme, elle de même. Je lui montre ma fiche de paie et elle de même. Je suis inscrit sur son compte, elle de même », dit Prospère Ndizeye. Dans la même logique, Me Charles Badou, avocat au barreau du Bénin, ajoute : « il y a une obligation morale à communiquer son salaire. Vous ne pouvez pas vivre ensemble avec quelqu’un et lui cacher vos revenus, étant entendu que ces revenus doivent alimenter le couple ». Plus loin, le Professeur Dodji Amouzouvi trouve que dans une relation bien organisée, l’homme est obligé de dévoiler son salaire. « Dans une relation normale, le couple se fait confiance. L’homme se met ensemble avec la femme, simplement parce qu’il a confiance en elle. S’il a confiance en elle, il ne doit pas y avoir des zones cachées et donc, il lui dit tout ce qu’ils ont. Dans l’amour, dans l’intimité, dans la confiance, ils gèrent leurs revenus », explique-t-il. Joël Kpénonhoun pense pour sa part qu’il faut une communication dans le couple. « La communication dans le couple est obligatoire. Si vous êtes en couple, vous avez des objectifs à atteindre. Lorsque vous avez ces objectifs, vous savez à quel rythme aller et surtout quelle liberté de dépenses vous donnez à vos actions. Donc, communiquer son salaire à sa compagne qui est un acte de confiance ne devrait pas l’amener à créer des dépenses inutiles », affirme-t-il.

La communauté de biens en question !
Devant la loi, les conjoints ont la possibilité d’unifier leurs biens. Ceci exclut toutes sortes de barrières au sujet du salaire. Pour le Prof Dodji Amouzouvi, il n’y a aucun problème à cacher le salaire, si vous optez pour la communauté de biens. « Si c’était le cas, c’est que vous êtes en contradiction flagrante avec la loi », précise-t-il.
Dans une situation institutionnelle normale, affirme le Prof Dodji Amouzouvi, l’Etat met en place les mécanismes qu’il faut, pour que, sur la base des impôts à lui retournés à la fin de l’année, chacun des conjoints puisse savoir ce qui rentre dans la maison soit par l’homme, soit par la femme. Dans un cas comme dans l’autre, je pense qu’il est normal que la femme rassure l’homme et qu’elle sache quel est le salaire et quels sont ses revenus. « Si elle le sait, c’est peut-être une bonne chose pour l’homme. Elle saura être exigeante, puisqu’on dit que quand on connaît le fond de la marmite, on sait prendre la sauce », affirme-t-il. A en croire Me Charles Badou, il n’y a pas une obligation légale de communication de salaire. La loi n’a pas prévu la communication du salaire à son époux ou à son épouse. Ce que la loi a prévu, poursuit-il, c’est que chacun contribue aux besoins du ménage au prorata de ses moyens. Les deux doivent se communiquer leur salaire, même si la loi ne l’a pas expressément dit.

Le Prof Dodji Amouzouvi sur la gestion du foyer :
« …Ce n’est pas l’homme et/ou la femme qui gère directement le foyer. Mais, c’est toute la famille…. »

Nous remarquons de plus en plus que les couples ne se dévoilent plus leur revenu. L’homme doit-il en réalité révéler son salaire à sa conjointe ?
Oui, dans une relation normale de couple, l’homme doit dévoiler son revenu. Dans une relation bien organisée, l’homme est obligé de dévoiler son salaire. Je m’explique. Dans une relation normale, le couple se fait confiance. L’homme se met ensemble avec la femme, simplement parce qu’il a confiance en elle. S’il a confiance en elle, il ne doit pas y avoir de zones cachées et donc, il lui dit tout ce qu’ils ont. Dans l’amour, dans l’intimité, dans la confiance, ils gèrent leurs revenus. Dans une situation institutionnelle normale, l’Etat met en place des mécanismes qu’il faut, pour que, sur la base des impôts à lui retournés à la fin de l’année, chacun des conjoints puisse savoir ce qui rentre dans la maison soit par l’homme, soit par la femme. Dans un cas comme dans l’autre, je pense qu’il est normal que la femme rassure l’homme et vice versa et que l’un ou l’autre sache quels sont les revenus du foyer. Si par exemple la femme le sait, c’est peut-être une bonne chose pour l’homme. Elle saura être exigeante, puisqu’on dit que quand on connaît le fond de la marmite, on sait prendre la sauce.

Certains pensent que pour parvenir à cet état de chose, les conjoints doivent définir leurs projets dès leur amitié. Que pensez-vous de cela ?
Je pense que la question de confiance mutuelle est construite de longue durée. Sur cette base, cela ne se fait pas du jour au lendemain. La question de l’amour peut venir et tout en le nourrissant, tout en l’accompagnant, il se fortifie. Donc au début, au milieu ou à la fin, la confiance aidant, l’amour aidant, on doit se dévoiler ce qu’on a. Le problème n’est pas lié aux conjoints d’abord. Le problème est lié à l’environnement socioculturel dans lequel ces conjoints évoluent, au contexte socioculturel qui est le nôtre et qui fait que ce n’est pas l’homme et/ou la femme qui gère directement le foyer. Mais c’est toute la famille. Que vient chercher un beau-père ou une belle-mère dans le foyer ? Et dès qu’on intègre l’avis du beau-père ou de la belle-mère, bonjour les dégâts. Dès qu’on intègre l’avis du beau-frère, du cousin, des tantes et des oncles, les problèmes se créent. Mais tant que la gestion du foyer se résume à l’homme et la femme, le problème ne devrait pas se poser. Ils finiront toujours par s’entendre. Puisque c’est l’un ou l’autre que le beau-père, la belle-mère, les oncles et tantes n’aiment pas. Or, en Afrique, dès qu’on a des problèmes conjugaux, la tendance est d’aller vers les gens extérieurs. Quand ils interviennent, ils montent l’un contre l’autre, et comme cela, les cachotteries entrent par la fenêtre. On cache tout, y compris le salaire à monsieur ou à madame. On a mis un tabou bête sur cette histoire-là.
Maintenant, quand on ne s’aime pas et on se met ensemble par intérêt, cet intérêt peut guider l’un ou l’autre à cacher ce qu’il a. Si on ne s’aime pas, et on a plusieurs foyers à gauche et à droite, on peut cacher son salaire. Mais si on se met dans les conditions normales de pression et de température amoureuse, il n’y a pas de quoi cacher son salaire.

Vous avez évoqué le contexte socioculturel qui contribue à cet état de choses. L’environnement économique n’a-t-il pas d’effet sur la question ?
Pas du tout. Tel qu’on est élancé, tel qu’on fait son lit, tel qu’on se couche. Vous parlez du contexte économique. Si la famille a un revenu de 1000 Fcfa, elle programme sa vie sur 1000 Fcfa. Nous n’allons pas vivre au delà de nos moyens. Si la famille n’a rien du tout, elle prend acte qu’elle n’a rien du tout. Ce n’est pas parce que je dévoile mon revenu que nous allons vivre au dessus de nos moyens. Très souvent, les problèmes que cela amène sont multiples. « Parce que quand je le dis à mon épouse, elle va se faire beaucoup de fantasmes, beaucoup d’idées, elle va imaginer des choses, je lui dis que je n’en ai pas et elle ne va pas me croire ». Et le jour qu’elle a ma fiche de paie et la structure des dépenses que j’effectue, je crois que ça arrange les uns et les autres.
Les hommes cachent aussi leur salaire parce qu’il y a beaucoup de petites copines qu’on veut accompagner au point où on dit à sa femme qu’on gagne 35.000 Fcfa alors qu’on est à 70.000 Fcfa le mois. Moi, je n’ai aucun souci à dire à tout le monde combien je gagne. Mais si quelqu’un vient me voir, tenant compte de ce que je gagne, je lui dirai également les difficultés que j’ai. Si on étale tout, je crois qu’il n’y a pas de problème à gérer la suite.

La communauté de biens amène-t-elle les couples à se dévoiler leurs salaires ?
Je crois qu’il y a plusieurs options. Il faut choisir l’option qui arrange. Si vous optez pour la communauté de biens, il n’y a plus aucun problème à cacher le salaire. On a bien dit communauté de biens. Vous ne pouvez pas opter pour la communauté de biens et cacher votre salaire, donc, il n’y a pas de problème à ce niveau. C’est quand vous êtes dans la logique de la séparation des biens que vous pouvez estimer que « le salaire m’appartient » et l’autorité insistera que le salaire appartient à la famille.

Avez-vous personnellement un goût pour les femmes intellectuelles qui travaillent, puisque d’aucuns pensent que se marier à une analphabète qui ne travaille pas, pourrait amener d’autres soucis ?
Une femme analphabète ne veut pas dire une femme non travailleuse. Bien qu’elle n’ait pas mis pied à l’école, elle fait beaucoup de choses. Elle est parfois financièrement plus assise que son mari qui est fonctionnaire. Nous savons à quelle étable le fonctionnaire béninois mange. Donc, je n’ai aucun problème à ce niveau.
Là où le problème se pose, c’est qu’au grand jamais, je ne peux me mettre avec une femme qui ne fait rien. Au-delà de ce qu’elle va m’aider à soutenir financièrement le foyer et à s’occuper des enfants (je peux tout à fait assurer les dépenses), c’est que si la femme travaille, il y a beaucoup de problèmes que vous réglez. Rien que des problèmes de stress, des problèmes inutiles qui se créent quand elle est à la maison du matin jusqu’au soir, où elle est hargneuse, elle est fatiguée, elle est anxieuse, elle va chercher des histoires ailleurs, et vous revenez gérer tout cela. Or, si elle part le matin et revient le soir, cela la déstresse, cela lui permet d’assurer son plein épanouissement, oubliant même ce qu’elle gagne à la fin du mois. La jalousie de certains hommes explique qu’ils n’acceptent pas que leurs femmes travaillent. Ils préfèrent qu’elles restent à la maison et qu’elles s’occupent des enfants. Je ne suis pas de cette école, je ne serai jamais de cette école.

Un mot à l’endroit des citoyens béninois
Je pense qu’il faut dire à chaque homme d’aimer vraiment sa femme et vice-versa. S’ils s’aiment, cette situation ne devrait pas être un problème. Mais quand on ne s’aime pas et que cela constitue un problème, il faut travailler à ce que la famille vive dans l’harmonie, axée sur l’amour avant l’intérêt, (parce qu’il y a pas d’amour sans intérêt), axée sur la compréhension mutuelle, sur l’entraide et la solidarité et l’engagement mutuel à la vérité et à la sincérité. Dès qu’on a cela, le mari peut remettre sa fiche de paie à sa femme et vice-versa, sans être inquiété.

Patrice SOKEGBE / Quotidien Fraternité

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22 avril 2014 2 22 /04 /avril /2014 11:44
Jesus-Christ.jpgUn parchemin ancien pourrait venir remettre en question tout ce que l'on savait de la vie de Jésus jusqu'à présent. Jésus avait-il une femme ? Le papyrus répond oui. Pourtant, la question n'est toujours pas tranchée.Il avait été présenté au monde entier en 2012, mais les conclusions des analyses devant prouver son authenticité n'ont été dévoilées que jeudi 10 avril. Et c'est une véritable bombe qui a été lâchée, car le papyrus qui indique que Jésus Christ avait une femme serait authentique !

Un papyrus authentique

Le papyrus mesure 3.8 sur 7.6 cm, l'équivalent d'une carte de crédit et lorsqu'il avait été présenté par Karen King, professeur d'histoire à la Harvard Divinity School, il avait laissé les scientifiques et les religieux du monde entier sceptiques. Et pourtant, selon les résultats des analyses effectuées, il s'agirait d'un authentique papyrus. Les chercheurs datent son origine entre le VIe et le IXe siècle. Le parchemin a en effet été soumis à plusieurs techniques de datations. L'étude conclut: "Toutes ces analyses et le contexte historique indiquent que ce papyrus est presque certainement le produit des chrétiens anciens et non un faux d'aujourd'hui."

Une remise en question profonde

Séisme dans la communauté chrétienne car le papyrus ancien contient des phrases troublantes : "Jésus leur dit, ma femme" et "elle pourra être ma disciple". Ces quelques mots pourraient remettre en cause les règles établies par l'Église sur le célibat des prêtres et l'interdiction pour les femmes d'accéder à cette fonction. Alors que la polémique enfle, Karen King tempère "ce texte souligne seulement que les femmes, mères et épouses, pouvaient aussi être des disciples de Jésus, un sujet qui faisait l'objet d'un débat passionné au début de la chrétienté".

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 11:12

GSM« Halte à l’arnaque, à la surfacturation, à l’abus des consommateurs, à la facturation suspecte, à la tarification exorbitante, à un service internet inaccessible et des forfaits internet surenchéris, à l’interruption brusque des appels, à la communication trop cher, aux services-clientèle jamais joignables, aux défalcations arbitraires de crédits ». C’est ce qu’on pouvait lire sur les pancartes et banderoles des consommateurs des produits GSM dans les rues de Cotonou mercredi dernier. Ils exprimaient, en effet, leur amertume face au traitement que font d’eux ces deux opérateurs GSM. La forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Cotonou n’a donc pas été un obstacle à cette marche pacifique et de dénonciation sur les directions générales des réseaux MOOV (aujourd’hui Etisalat-Bénin) et MTN. Pancartes et banderoles en mains, les centaines de consommateurs ont parcouru une dizaine de kilomètres avant de laisser leur message aux opérateurs concernés. Dans les yeux, on lisait mécontentement,désolation, frustration, amertume, ras-le-bol. De la place de l’Etoile Rouge aux environs de 09 heures 30 minutes à la direction générale de MOOV au carrefour Sonacop en passant par le Carrefour Unafrica, la Bourse du travail, le carrefour Soneb, les manifestants n’ont fait que réclamer ce qui est de leur droit. Dirigée par le président de l’ONG Bénin-Conso et droit de l’Homme (BCDH ONG), Hermann Mèton, avec l’encadrement de la police nationale, la première étape de cette marche a chuté à MOOV aux environs de 10 heures 05 minutes. Après une trentaine de minutes de marche, la grande foule a été reçue par trois responsables de MOOV Bénin. Là, la motion a été lue par Hermann Mèton. Au nom des consommateurs, il a exigé le respect du droit des consommateurs, d’un service de qualité, d’une tarification claire et limpide, un service clientèle de qualité, une connexion fiable et une ligne opérationnelle pour les plaintes. « La situation du consommateur béninois est très peu enviable », déplore-t-il, tout en ajoutant que cet état de chose est simulable à un assassinat financier à long terme du consommateur. En réponse à leurs doléances, c’est le Directeur juridique et de régulation d’Etisalat Bénin, Alexis Aïtchéou assisté de deux responsables de la société qui a informé de l’absence du directeur général. Pour lui, cette marche est qualifiée de retour-clients et avec la promesse d’un compte rendu au directeur général.

MTN aussi mis en garde

Après l’étape de MOOV, cap a été mis sur la direction générale de MTN située à quelques mètres de la direction générale d’Ecobank à Ganhi. A ce niveau aux environs de 11 heures 15 minutes, le message a été le même à la différence que c’est Hermann Mèton qui a dénoncé ce qu’il appelle « l’assassinat du client ». « La situation du consommateur béninois est très peu enviable », déplore-t-il, tout en qualifiant la situation simulable à un assassinat financier à long terme du consommateur.Pour finir, les manifestants confient que dans les prochains jours, si rien n’est fait, les deux réseaux Gsm risquent de voir leur clientèle réduite. Ils promettent revenir si leurs doléances n’ont vraiment pas été prises en compte.

Emmanuel GBETO / L'Evé

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 11:06

Parfaite de BanamèAdulée, controversée et même contestée, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni, aujourd’hui déifiée paraît toujours mystérieuse. Et pourtant, elle avait une existence bien réelle. Enquête sur l’itinéraire d’une jeune élève devenue aujourd’hui « Dieu ».

Parfaite de Banamè lors d’une de ses séances de prières au Stade de l’Amitié à Cotonou, le 02 mars 2013

« Parfaite, Daagbo, Dieu Esprit Saint de Banamè ». Ce sont des noms qu’on lui connaît aujourd’hui. Mais avant cette métamorphose, elle avait vécu parmi les humains. Née le 18 avril 1990 à Sakété, selon les archives que nous avons consultées, « l’Esprit Saint » de Banamè, s’appelle à l’état-civil, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni. Née d’un père instituteur, Raymond Tchranvoun-Kinni et d’une mère revendeuse, feue Victorine Hounhouédo, elle a passé son enfance à Tori-Gare, une localité située à une trentaine de kilomètres de Cotonou, la métropole du Bénin. Avec ses parents, elle avait vécu dans la maison de feu Vincent Quenum, un fervent chrétien catholique. Une des parentes de l’ancien locataire de Tori-Gare, Albertine Agonsè qui la connaissait bien à l’époque témoigne : « A l’époque, elle était une petite fille. On ne la remarquait même pas. Elle avait deux autres sœurs ». Inscrite à l’école primaire publique centre de Tori-Gare vers les années 1994, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni obtient en 2000, son Certificat d’Etude Primaire (CEP). Roland Houessouvo, un de ses anciens camarades de classe avec qui elle avait passé le CEP, la même année, rencontré à Tori-Gare se souvient encore du genre d’élève qu’elle était. « J’avoue qu’elle était une travailleuse. Si elle n’est pas première de notre classe quand on était au CM2, c’est qu’elle est2ème », a-t-il indiqué. Des talents qu’elle n’a d’ailleurs pas perdus lorsqu’elle s’était inscrite au Collège d’Enseignement Général (CEG)de Tori-Agouako. Elle y était inscrite, selon les archives du collège, au cours de l’année scolaire 2000-2001. Et c’était sous le numéro 1759. Sa classe était la 6ème E, une classe dans laquelle sont inscrits, selon les précisions d’un de ses anciens professeurs, des élèves qui avaient un niveau appréciable. « Le rapport de fin d’année scolaire 2000-2001″ du Collège que nous avons consulté ne dément surtout pas cette affirmation. Au premier semestre, en effet, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni avait obtenu une moyenne de 11,78/20. Au second semestre, elle a bondi de deux points environs en s’offrant une moyenne de 13,36/20. Ce qui lui a permis d’être classée 3ème de la classe à la fin de l’année avec une moyenne de 12,82/20. Elle passe alors en classe supérieure et sera inscrite en 5ème A. Mais, après deux ans passés au CEGTori-Agouako, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni va quitter le village où elle a passé sa tendre enfance. Destination, le CEG Davié à Porto-Novo. Elle s’y est inscrite en 4ème MC5 (où sont inscrits des élèves destinés aux séries scientifiques). C’était au cours de l’année scolaire 2003-2004. Un de ses anciens camarades de classe rencontré au quartier Kandévié témoigne de son attitude à l’époque : « Elle était une fille vraiment timide. Elle parlait très peu, mais tombait trop souvent malade », a-t-il confié. Il faut dire qu’à Porto-Novo, elle a été placée chez son oncle maternel, Algnan Dossou qui, rencontré chez lui, s’est présenté comme le père adoptif de Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni.De façon péremptoire, il oppose une autorisation expresse de Parfaite avant de dévoiler quelques informations.Et pour cause : « Ce n’est plus la fille que j’avais éduquée. Elle s’est transformée. Elle est maintenant mon Dieu. Je ne peux rien dire sur elle si elle ne m’autorise à le faire. J’ai parlé à des journalistes comme vous qui ont transformé tout ce que j’ai dit. Si elle ne m’autorise pas, je ne dirai plus rien sur elle », s’est-il justifié. Il faut dire que la maison dans laquelle Parfaite a vécu s’est désormais transformée. Elle est actuellement en pleine reconstruction et fait la fierté de son ancien tuteur, Algnan Dossou.C’est une maison à étage bien imposante.

Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni désormais brevetée. Et après ?

En 2005, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni obtient son Brevet d’Etude du Premier Cycle(BEPC) au CEG Davié à Porto-Novo. Elle choisit alors la Série D une fois en classe de seconde. Inscrite en D3, elle obtient au premier semestre, 11,82/20 et est classée 34ème ex sur 70 élèves. Au second semestre, elle obtient 10,81/20puis totalise à la fin de l’année, une moyenne de 11,15/20 et est classée 19ème ex sur 70 élèves. Elle est passée régulièrement en Première D puis ensuite en Terminale, une année plus tard. Elle échoue à son premier essai au Baccalauréat Série D en 2008. Après cet échec, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni quitte Porto-Novo et le CEG Davié pour s’inscrire au CEG Le Faucon,un établissement privé situé dans la commune d’Abomey-Calavi, le 06 octobre 2008. Mais était-elle toujours la Vicentia travailleuse dont on témoigne à Tori-Gare ? Non. Les données avaient changé. Au CEG Le Faucon, elle a radicalement baissé de forme. Les archives du Collège Le Faucon consultées révèlent qu’elle a obtenu au premier trimestre, une moyenne de 8,46/20 et a occupé la 25ème place sur les 39 élèves que comptait sa classe. Au second trimestre, très irrégulière aux cours, pour le peu de matières dans lesquelles elle avait composé et qu’on lui a calculées, elle a obtenu une moyenne de 7,62/20 et a ainsi occupé le 34ème rang sur 39 élèves. Une baisse de forme qu’explique la Direction des études du Collège par son état de santé devenu trop fragile et dégradant. Ce qui ne lui permettait pas d’être régulière au cours ou de prendre part aux compositions de fin d’année et au Baccalauréat.

Une élève pieuse, mais plaintive

Selon les témoignages faits par l’un des responsables du CEG Le Faucon, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni était une élève exemplaire. « J’ai vu en elle, une demoiselle très calme. Elle n’avait pas une santé solide et donnait des signes de fébrilité. Elle allait régulièrement voir les responsables que nous sommes pour se plaindre de ses camarades dont les comportements lui paraissaient déviants », a témoigné le directeur des études de ce collège. « Elle objectait souvent sur les comportements de ses camarades et faisait souvent observer qu’elle ferait une bonne responsable de classe », a-t-il précisé. Pieuse et évasive, Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni l’était, selon les mêmes responsables du CEG Le Faucon. « Ce qu’elle est devenue par la suite ne m’a pas surpris parce qu’elle se montrait trop pieuse et avait un comportement évasif », a témoigné la Direction des études.

Banamè, la métamorphose !

Au bord d’une voie de terre rouge située à une quinzaine de kilomètres du Centre-ville de la commune de Covè dans le département du Zou, se dresse une église modeste, encore en chantier. C’est l’église catholique Sainte Odile de Banamè. Nous y avons rencontré monsieur Gabriel Tobossou. Enseignant de formation, il est le secrétaire du Conseil pastoral paroissial, catéchiste dans ladite église.Comme si c’était hier, il se souvient encore de l’état dans lequel Vicentia Tadagbé Tchranvoun-Kinni était arrivée à Banamè. « Elle avait été conduite à l’église Sainte Odile de Banamè par ses parents, le 20 janvier 2009. Elle était très malade. Elle bavait. Elle était sous une emprise démoniaque », a rappelé Gabriel Tobossou, qui révèle l’avoir tenue dans ses bras pour qu’elle puisse recevoir les prières d’exorcisme et de délivrance qui lui ont été faites. Des prières à l’issue desquelles elle a pu recouvrer un tant soit peu sa santé après deux semaines d’inertie. Et c’est dans cet état de convalescence que la métamorphose de Tchranvoun-Kinni Vicentia en ‘’ Parfaite, Daagbo, puis Dieu esprit saint de Banamè » a commencé. Selon les explications données par le secrétaire paroissial de l’église Sainte Odile de Banamè, « c’est au bout de ces deux semaines qu’elle a commencé par faire croire aux fidèles et à toute l’église qu’elle avait des révélations ».«Lorsque l’assemblée se réunit, par exemple, elle raconte qu’elle est une grande personnalité, qu’elle n’a jamais péché, qu’elle est aussi parfaite que Dieu ou qu’elle est plus âgée que tous », a mentionné Gabriel Tobossou. D’où les surnoms  » Parfaite » (qui n’a jamais péché, sans tâche), « Daagbo » (plus âgée que tous)puis « Dieu » qui lui sont attribués aujourd’hui. « Au début, nous, on pensait qu’elle délirait. Mais, de plus en plus, la chose a pris de l’ampleur », a expliqué le secrétaire de l’église catholique Sainte Odile de Banamè. Au point où, l’exorciste, père Mathias Vigan qui avait dirigé les prières s’est laissé convaincre par tout ce que Parfaite disait. « Chose curieuse, alors que nous autres, nous n’y croyions pas, le premier d’entre nous, je veux parler du père exorciste Mathias Vigan, se disait convaincu de la véracité des révélations qu’elle faisait. On lui a tout dit, mais il nous a convaincus qu’elle ne mentait pas », a fait observer Gabriel Tobossou avant de préciser : « Lorsque Parfaite a remarqué qu’elle a réussi à convaincre le père Vigan, elle a commencé par faire plusieurs autres révélations. Ainsi, elle pouvait dire, par exemple, que telle ou telle autre personne avait la sorcellerie ou était envoûtée ». Au point où des fans clubs ont commencé par être formés en son nom, des séances de prière sont commencé par être organisées. Elle les dirigeait personnellement avec le soutien du père Vigan. Un soutien et une mobilisation des fidèles que l’évêque d’Abomey, Eugène Cyril Houndékon appréciait mal. Telle une sanction, il affecte alors le père Vigan sur une autre église à Dan, une localité située dans la commune de Djidja, dans le département du Zou, bien loin de Banamè avec pour interdiction que Parfaite le revoie. Il défère à cette instruction de l’évêque et prend service dans cette nouvelle église le 10 janvier 2010.Mais erreur. Au bout de quelques jours, selon les explications données par Gabriel Tobossou, Parfaite qui draine déjà du monde derrière elle, ira le rejoindre. Furieux, par une autre instruction, l’évêque d’Abomey, dans la juridiction sous laquelle se trouve l’église Sainte Odile de Banamè interdit désormais les « Campagnes d’évangélisation non autorisées et les déviations sectaires de Parfaite et ses sympathisants ». C’était le 20 janvier 2011.« C’est le texte de l’évêque qui a interdit à tout chrétien catholique de participer aux assemblées de Parfaite », a précisé Gabriel Tobossou. Dans la foulée, d’une manière déguisée, le père Vigan écope d’une nouvelle sanction. Il est rappelé en France où il devrait séjourner pour d’autres missions. Sur le terrain, sa protégée continue de mobiliser du monde autour d’elle jusqu’à ce qu’il rentre précipitamment de France et la rejoint. Ce qui fait dire à Gabriel Tobossou « qu’il est aussi contrôlé par Parfaite qui n’est pas encore guérie de ses ennuis démoniaques ». Face à la persistance de la violation de ses instructions, l’évêque d’Abomey prend une mesure plus radicale. Le 25 janvier 2013 donc, Parfaite et le père Mathias Vigan sont tous deux excommuniés. Une décision à l’issue de laquelle les deux sont renvoyés de l’église catholique. Par la suite, ils ont construit leur propre église dont le siège se trouve à Sovidji, un vaste domaine étendu sur une colline à quelques encablures de l’Eglise Sainte Odile de Banamè d’où ils ont été renvoyés. Une église qui n’a rien à envier à l’église catholique romaine de par ses attributs et qui draine aujourd’hui une horde de fidèles.

 Donatien GBAGUIDI / L'Evénement Précis

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 10:43
Mouton-bebe.jpgLes populations de la commune d’Apro-Missérété ont été témoins de l’arrestation d’un réseau de trafiquants d’enfants dans la journée du mercredi 9 avril 2014. L’enfant volé aurait été transformé en mouton par ses ravisseurs.
D’après les recoupements faits sur le terrain, le kidnapping de l’enfant a eu lieu dans le quartier Gbokou, situé dans le 2ème arrondissement de la ville capitale. Ainsi, suite à l’enlèvement de cette âme innocente, les témoins de la scène ont poursuivi les kidnappeurs sur une longue distance. En effet, c’est à la hauteur de la frontière entre la commune de Dangbo et celle de Missérété que le réseau a été arrêté par les populations. Suite à une fouille opérée dans leur véhicule, au lieu d’un enfant, c’est plutôt un mouton que les populations ont retrouvé. Face à ce constat miraculeux, elles ont fait appel aux éléments de la brigade de gendarmerie de Missérété. Conduits dans l’enceinte de ladite brigade, ces hors-la-loi ont nié les faits dans un premier temps. Mais avec la détermination des éléments de la brigade de Missérété, ils n’ont pas tardé à revenir sur leurs déclarations. Pour l’heure les investigations se poursuivent car les parents doivent apporter les preuves de la disparition de leur enfant avant que le commandant de brigade ne sache l’orientation à donner à l’affaire qui mérite une attention particulière. En attendant les présumés auteurs de ce kidnapping séjournent dans les locaux de la gendarmerie de Missérété  

Marc Kossou / Adjinakou

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